LE FLOW COMME INGREDIENT DU BONHEUR AU TRAVAIL ?

LE FLOW COMME INGRÉDIENT DU BONHEUR AU TRAVAIL ?

Qu’est-ce que le flow ?

Csikszentmihalyi est considéré comme le père fondateur de ce concept. Ses travaux de 1975 à 2000 se sont portés vers l’étude du contexte d’apparition et de la structure du plaisir en interrogeant des individus qui ressentent du plaisir dans la seule pratique de leur activité et où la récompense intrinsèque est essentielle. La recherche et la théorisation du Flow trouvent donc ses origines dans la volonté de décrire et de comprendre ce type d’expérience lorsqu’une activité est intrinsèquement motivée et agréable, c’est-à-dire qui trouve sa récompense en elle-même (Nakamura & Csikszentmihalyi, 2002).

Daniel Goleman dans son ouvrage « l’intelligence émotionnelle » observe qu’en état de Flow « le paradoxe est que les choses les plus difficiles sont faciles, les performances exceptionnelles sont tout à fait naturelles. À l’intérieur même du cerveau, on observe un paradoxe similaire, les tâches les plus compliquées sont accomplies avec une dépense d’énergie minimale ». Dans cet état, plus les individus sont concentrés sur la tâche à accomplir, plus leur cerveau « se calme, c’est-à-dire que l’excitation corticale diminue ». Il résuma ses propos en en parlant « d’un oasis d’efficacité corticale ». Un changement perceptif qui se définit par des manifestations de distorsion du temps, de déformation de la réalité, d’impression d’agir au ralenti et en totale absorption avec un grand sentiment de puissance et de contrôle.

Pour Csikszentmihalyi, cet état exige des conditions particulières : « les individus semblent se concentrer mieux lorsque la tâche est un peu plus exigeante que d’ordinaire et qu’ils sont capables de donner davantage d’eux-mêmes mais sans stress. Si c’est trop facile, ils s’ennuient. Si c’est trop difficile, ils deviennent anxieux. La fluidité du Flow apparaît dans ces zones délicates délimitées par l’ennui et l’anxiété. »

Dans cet état particulier il semble fondamental d’activer la concentration maximale et l’anticipation sur les sensations. Il n’y a en effet pas de grandes performances sans l’émotion positive. Cette émotion positive qui va recruter le niveau d’énergie adaptée aux besoins pour l’ accomplissement d’une tâche dans la facilité mais aussi le plaisir.

En psychologie positive, le Flow ou la « Zone », est un état mental particulier atteint par une personne lorsqu’elle est complètement plongée dans une activité avec un état maximal de concentration, d’engagement et de satisfaction dans son accomplissement. Fondamentalement, le Flow se caractérise par l’absorption totale et positive dans une occupation avec du plaisir et une motivation intrinsèque, trois éléments que l’on retrouve analysés dans le WellScan.

Ce concept, depuis sa description par Mihály Csíkszentmihályi, a été largement repris dans de nombreux domaines, du sport à l’éducation et bien entendu dans l’entreprise, bien qu’il ait existé depuis toujours sous d’autres formes moins formalisées.

Toujours selon Csíkszentmihályi, le Flow est également un état centré sur la motivation qui joue ici un rôle majeur. C’est une immersion totale, qui représente peut-être l’expérience optimale, en employant les émotions au service de la performance et de l’apprentissage les plus efficaces. Dans le Flo

w, les émotions ne sont pas seulement contenues et canalisées, mais positives, stimulantes et en coordination avec la tâche accomplie. Le trait distinctif du Flow est un sentiment de joie spontanée, voire de bonheur pendant une activité.

Le Flow possède beaucoup de similitudes avec l’état d’hyper-concentration, tout au moins en ce qui concerne ses aspects positifs.

Jeanne Nakamura et Csíkszentmihályi ont identifié six aspects entourant une expérience de flow :

1. Concentration intense focalisée sur le moment présent.
2. Disparition de la distance entre le sujet et l’objet.
3. Perte du sentiment de conscience de soi.
4. Sensation de contrôle et de puissance sur l’activité ou la situation.
5. Distorsion de la perception du temps.
6. L’activité est en soi source de satisfaction (une expérience qualifiée d’autotélique)

La psychologue Kendra Cherry a mentionné trois autres composantes comme faisant partie de cette expérience particulière :

1. Rétroaction immédiate (les réussites et difficultés au cours du processus sont immédiatement repérées et le comportement ajusté).
2. Sentiment de potentielle réussite.
3. Sentiment d’une expérience tellement passionnante que les autres besoins semblent négligeables.

L’expérience autotélique au travail et les mesures du Flow au sein de WellScan

Dans la version 1 de WellScan le flow était mesuré avec les questions du WellScan qui pouvaient se rapprocher le plus des items définis par Csikszentmihalyi.

Dans la version 2 nous avons eu l’autorisation des chercheurs du Wolf pour intégrer les questions validées du Flow mais toujours selon les items définis par Csikszentmihalyi.

Dans cette nouvelle version nous avons gardé la question de base que nous avons classée en trois points selon les dernières recherches de Csikszentmihalyi à savoir  :

1. L’ absorption : le niveau d’immersion et d’implication dans le travail
2. Le plaisir au travail : émotions et feed-back positifs dans la réalisation de la tâche
3. La motivation intrinsèque au travail : motivation qui dépend du plaisir de faire et non de la réussite de l’objectif final à atteindre

Chacun de ces critères est défini dans WellScan avec un score spécifique et avec un résultat global de la moyenne du Flow.

Pour Franck Zenasni qui a validé WellScan, le Flow serait le coeur de toutes les analyses systématiques de WellScan et non la résultante.

Des recherches complémentaires et à un niveau international sont encore à poursuivre notamment en ce qui concerne le Flow professionnel pour en mesurer tous les impacts et leviers d’action possibles et pour amplifier la zone de Flow dans une organisation vers l’excellence en y associant le bien-être au travail.

Texte écrit par notre partenaire : Dr Denis Lamboley – WellnessManagement