Les effets de l’empathie et de l’équité du manageur ont fait l’objet d’un article de recherche mené par Laurent Giraud et alii (1). L’empathie et la justice interpersonnelle, deux dimensions spécifiques et peu abordées de la reconnaissance au travail impactent pourtant le bien-être au travail et la performance individuelle et collective.

Cette recherche porte sur le comportement du manager, leader positif, et ses conséquences pour l’organisation. Elle montre d’une part que l’empathie/compassion et la justice interpersonnelle du manager s’enrichissent l’une de l’autre, sont réflexives, d’autre part que les deux alimentent la reconnaissance perçue du salarié donc son bien être dans au travail et sa performance. L’empathie/compassion est ici la capacité du manager à se mettre en lien avec les émotions de ses collaborateurs, et la justice interpersonnelle est entendue comme l’équité perçue par les salariés et donc la qualité des relations qui les lient à leur employeur.

Et concrètement, en termes de savoir-être et de management ?

1.      Développer son intelligence émotionnelle et interpersonnelle

Pour développer son empathie et sa compassion, il est nécessaire dans un premier temps de développer sa présence à soi c’est-à-dire prendre conscience de ses émotions, ses pensées, ses ressentis au moment présent puis de réfléchir aux émotions, au comportement rayonné pour renforcer sa stabilité et sa flexibilité émotionnelle, renforcer son attention. L’équipe se met toujours au niveau d’énergie du leader – cf. la contagion émotionnelle, en d’autres termes il importe d’éveiller sa conscience de soi et des autres, augmenter les échanges constructifs et empathiques.

2.      Pratiquer la justice interpersonnelle au quotidien

La justice interpersonnelle revient à considérer tous les collaborateurs avec équité. Elle est donc perçue à travers le regard et la qualité de l’attention que porte le manger sur ses collaborateurs. Il y a certes une part de subjectivité liée à la personnalité des collaborateurs, toutefois le manager se doit d’être exemplaire, prendre du recul, s‘interroger et rester attentif à ses pratiques.

Implications et résultats

La reconnaissance de l’individu en entreprise participe de la construction de son identité, de son estime de lui-même, alimentent sa confiance en lui et son investissement personnel. Le sentiment de justice reconnait que l’individu existe et a sa place dans d’organisation, facteurs essentiels dans l‘engagement et la fidélité des salariés et la performance organisationnelle. Le développement d’un comportement empathique et juste du manager crée un cercle vertueux de performance individuelle et collective. Le manager est donc en première ligne et sa capacité à donner des marques de reconnaissance à ses collaborateursconditionne directement la réussite quantitative et qualitative de l’équipe et de l’organisation.

Véronique Martin – ConnectisRH

(1) Les effets de la compassion du Leader positif et de la justice interpersonnelle sur la reconnaissance et le bien-être des salariés Laurent Giraud, Soufyane Frimousse, Yves Le Bihan, Mathilde Brière – 19/10/2018, HAL archives ouvertes

http://positiveleadership.fr/wp-content/uploads/2018/10/Leader-positf-et-justice-interpersonnelle.pdf

Empathie et équité : deux facteurs sous-estimés de la reconnaissance au travail

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